On entend souvent « L’alcool ce n’est pas une drogue», « La bière ce n’est pas de l’alcool. » « Pas de fête sans alcool. » Ces affirmations sont fausses ! On a beaucoup d’idées reçues au sujet de l’alcool.
C’est un produit tellement banalisé qu’on en oublie qu’il peut être toxique s’il n’est pas consommé avec modération.
Une drogue est un produit qui modifie l’état de conscience (agit sur le cerveau et modifie les perceptions, sensations, réflexes, etc.), qui est toxique si on en consomme “trop” et dont on peut devenir dépendant. L’alcool est donc une drogue, même si elle est légale.
Les risques sont bien connus. Par exemple : faire ou dire des choses qu’on regrette après, tomber, se cogner ou faire mal à quelqu’un, vomir, avoir une gueule de bois le lendemain, pertes de mémoires (« black out »), perturbations du développement du cerveau et lésions cérébrales, devenir dépendant, …
Une des conséquences dramatiques est le coma éthylique. Lorsque le corps ne peut plus gérer la trop grande quantité d’alcool ingérée, il se met « en veille », la personne perd conscience.
Comment voir la différence entre une personne qui s’endort et une personne qui tombe dans le coma ? Si la personne réagit quand vous l’appelez ou tentez de la réveiller, c’est bon signe. S’il n’y a aucune réaction, mieux vaut appeler directement les secours (112). Le coma éthylique nécessite une prise en charge médicale sinon la personne risque de mourir par arrêt respiratoire.
Binge drinking ou « beuverie express »
C’est boire une très grande quantité d’alcool en peu de temps dans le but d’être saoul. Cette façon de boire a toujours existé mais ce serait une tendance à la hausse ces dernières années et une expérience faite de plus en plus jeune. Ça se passe souvent en groupe avant les fêtes. C’est bien entendu déconseillé et ce n’est pas spécialement synonyme d’une bonne soirée…
Comment savoir quand s’arrêter ?
Quelques repères en termes de nombre de verres standards :
Un verre standard selon l’OMS correspond à 10 grammes d’alcool. Ça correspond aux verres servis dans les restaurants et cafés où l’alcool est versé dans le verre qui est prévu pour le contenir. Plus l’alcool est fort, moins on versera de quantité.
Depuis les années 1980, des repères ont été fixés par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour une consommation à moindre risque pour la santé d’un adulte :
maximum 3 ou 4 verres standards en une occasion pour un homme et 2 ou 3 verres standards pour une femme de plus de 18 ans.
Depuis, les connaissances sur les conséquences de la consommation d’alcool sur la santé ont évolué et les recommandations du Conseil Supérieur de la Santé en Belgique sont plus restrictives: un adulte devrait se limiter à maximum 10 verres standards par semaine, étalés sur la semaine et au moins 2 jours sans alcool.
Et pour les moins de 18 ans alors ? En-dessous de 16 ans, l’alcool est interdit. C’est notamment parce que sa consommation excessive peut causer des perturbations dans le développement du cerveau. Entre 16 et 18 ans, la consommation de bière et de vin est autorisée. Les quantités à ne pas dépasser varieront en fonction de la personne.
Au-delà du nombre de verres standards, l’effet dépend aussi de : ton âge, ton poids et ta taille, si tu es un garçon ou une fille, ton état de santé, si c’est la première fois ou si tu as l’habitude, ton état d’esprit à ce moment, l’ambiance, la rapidité de la consommation, etc.
A toi de sentir tes propres limites et le nombre de verres à ne pas dépasser pour passer une bonne soirée sans conséquences fâcheuses !
Tu trouveras dans « l’effectomètre » un aperçu des différents stades par lesquels on passe quand on consomme de l’alcool.
Quelques conseils pour s’amuser sans le regretter après :
- Boire lentement et attendre de voir l’effet d’un verre avant d’en prendre un autre. Surtout si c’est la ou les premières fois. Ça permet de s’arrêter avant de ne plus avoir de contrôle sur ce qu’on fait ou dit.
Pour info : il faut environ 1h30 pour que le corps élimine un seul verre standard d’alcool (en fonction du poids et du sexe) et RIEN n’accélère ça (ni la douche, ni le café, ni le sommeil). - Être avec des amis sur qui tu pourrais compter en cas de problème et dans un environnement dans lequel tu te sens bien.
- Boire de l’eau ou des softs pour s’hydrater entre chaque verre d’alcool. L’alcool déshydrate donc pour éviter ou limiter l’effet « gueule de bois » le lendemain (mal de tête dû à la déshydratation) boire de l’eau est la meilleure solution !
- Eviter les mélanges: différents alcools ou avec de la caféine ou d’autres drogues comme le cannabis, l’ecstasy, … Les produits stimulants, comme la cocaïne, peuvent masquer l’effet de l’alcool. On peut alors avoir tendance à boire trop sans s’en rendre compte.
Pas de fête sans alcool ?
Une expérience a été réalisée dans une soirée universitaire. Des étudiants ont reçu de la bière gratuitement et à volonté. Personne ne s’est rendu compte qu’il s’agissait de bière sans alcool. Après la soirée, les étudiants rapportent s’être tout autant amusés, certains affirment même qu’ils pensaient être saouls durant la soirée.
Il est vrai que ce n’est pas évident de ne pas faire comme les autres lors d’une soirée de peur de se sentir exclu du groupe ou en dehors de l’ambiance. Néanmoins on peut s’affirmer et profiter de boissons non alcoolisées tout en passant une bonne soirée.
Ma consommation est-elle problématique ?
Quand on boit tous les jours ou presque de l’alcool, il y a un risque d’accoutumance voire de dépendance sur un laps de temps relativement long. On ne s’en rend pas toujours compte. Puis un jour on peut réaliser qu’on se sent mal si on ne boit pas sa dose d’alcool habituelle. Quand on continue à boire pour se sentir “normal” et éviter les symptômes de manque (envie irrésistible de boire, nervosité, transpiration, tremblement,…), c’est un des signes de dépendance. Tu trouveras plus d’informations sur ces signes et les questions à se poser sur notre fiche “Suis-je dépendant?”.
2 questions déjà posées
30 novembre 2023
7 décembre 2023