Ça veut dire quoi être une personne alliée ?
Être une personne alliée de la communauté LGBTQIA+, ça veut dire quoi ?
Une personne alliée ne fait pas directement partie d’une minorité mais se sent concernée et solidaire. Ici on parle surtout de la minorité que sont les personnes LGBTQIA+ mais c’est vrai pour toutes les minorités. Tu trouveras ci-dessous quelques conseils pour être un·e bon·ne allié·e.
Pourquoi est-ce important d’être allié·e de la communauté LGBTQIA+ ?
La condition des LGBTQIA+ s’est améliorée en Belgique au cours de ces dernières années. Notamment grâce aux dispositions légales qui permettent de reconnaître et de punir l’homophobie par exemple. Mais on continue malheureusement de déplorer beaucoup de violences envers les personnes LGBTQIA+. Et au-delà des agressions, il est important de comprendre que les personnes LGBTQIA+ rencontrent encore des difficultés spécifiques. Elles subissent encore trop souvent de l’oppression et des discriminations liées à leurs attirances, leur identité ou leur expression de genre.
Et comment peut-on être un·e bon·ne allié·e ?
Prendre conscience de ses privilèges
Lorsque l’on est une personne hétéro et cisgenre*, même si on ne le voit pas et qu’on ne le choisit pas, on bénéficie de privilèges qui facilitent notre quotidien. De la même manière, les hommes ont plus de privilèges que les femmes. Les personnes blanches et d’origine belge ont plus de privilèges que les personnes racisées.
Un privilège ce n’est pas un gros mot. Et ça ne veut pas dire qu’on ne rencontre aucune difficulté. C’est se rendre compte que, selon sa situation, il est plus ou moins facile de parler de sa vie privée, d’accéder à un emploi, à un logement, de pouvoir s’habiller comme on veut, de tenir la main ou d’embrasser son ou sa partenaire en rue… Un couple hétérosexuel par exemple, ne sera pas embêté en rue à cause de leur hétérosexualité. On n’insulte pas un homme et une femme parce qu’ils s’aiment.
Avoir conscience de ses privilèges, c’est reconnaître par exemple que :
- je ne devrai pas me justifier sur le choix de mon ou de ma partenaire ou pour parler de ma famille
- l’incompréhension, la loi ou le regard des autres ne vont pas m’obliger à me cacher ou me taire
- je n’aurai pas à me battre pour recevoir la même considération et la même écoute que d’autres
- j’ai accès à tous les droits et à tous les lieux sans devoir mentir ou me faire passer pour quelqu’un que je ne suis pas
Être une personne alliée de la communauté LGBTQIA+ c’est avoir conscience de cette situation, soutenir les personnes qui peuvent en souffrir et agir pour que ces difficultés disparaissent. C’est donc aussi porter ces messages vers des personnes qui seraient moins sensibilisées et informées pour mieux se comprendre et mieux vivre ensemble.
→ Tu peux trouver une partie des conseils dans la fiche sur le coming-out au paragraphe : « Comment réagir si une personne nous fait son coming-out ?
Et on peut ajouter quelques conseils pour être un·e bon·ne allié·e de la communauté LGBTQIA+ :
- Élargis ton langage et pense à être inclusif ou inclusive. Bannis également de ton vocabulaire les insultes homophobes.
Par exemple, demande si la personne est amoureuse plutôt que de lui demander si elle a un ou une copain/copine. - Sois ouvert d’esprit. Certaines situations pourraient te mettre mal à l’aise mais tu dois respecter la vie de chaque personne. On est toutes et tous différent·e pour quelqu’un d’autre. Alors acceptons nos différences !
- Écoute les personnes concernées mais sans les assaillir de questions : informe-toi pour continuer de déconstruire les stéréotypes, les idées reçues et pour dépasser les préjugés.
- Ne laisse pas passer de propos, insultes, actes, agressions… ni aucune sorte de violence : réagis pour y mettre fin et signifies que ce n’est pas acceptable !
- Apporte ton soutien aux personnes victimes de ces violences.
Avec écoute, empathie et sans jugements. Signifie-leur que tu es disponible si elles en ont besoin. Montre-leur qu’elles ne sont pas seules. Que tu les crois et qu’elles ne sont pas coupables.
Si nécessaire et si tu as été témoin de l’agression, tu peux aussi apporter ton témoignage. Lors d’un dépôt de plainte par exemple. Mais ne t’impose pas et ne force en aucun cas la personne. - Ne force pas une personne à parler de ses attirances, de son vécu ou de ses ressentis.
Surtout si elle n’en exprime pas l’envie ou le besoin. Tu peux lui faire comprendre que tu es là pour elle, disponible. Lui montrer que tu l’écouteras avec respect, bienveillance et sans jugements. C’est le plus important pour que la personne se sente à l’aise. Mais elle n’est jamais obligée de parler, d’expliquer, de se justifier sur ces questions. - Prends conscience de tes privilèges et des facilités dont tu bénéficies. Demande-toi ce qui pourrait être fait ou mis en place pour faciliter l’inclusion, le quotidien et le bien-être des personnes concernées. Par exemple : dans les attitudes et les échanges, l’affichage, les activités, l’aménagement de l’espace, les règlements, les écrits administratifs et formulaires…
Pour conclure :
Tout le monde devrait être traité avec respect et dignité !
Peu importe le sexe, la religion, la couleur de peau, l’orientation sexuelle.
→ Si tu as été victime d’agressions ou que tu veux savoir à qui t’adresser en cas de violences, tu peux consulter la fiche À qui s’adresser en cas de violences ?
* Une personne cisgenre est une personne qui s’identifie au genre attribué à sa naissance. Ce qui n’est pas le cas des personnes trans par exemple. Plus d’explications sur la fiche “Quelle est la différence entre le sexe et le genre ?”
→ Pour aller + loin, tu peux aller écouter le podcast de Binge Audio “Comment être un·e bon·ne allié·e des personnes trans ?”