Le sexe et le genre, quelle différence ?
Quelle sont les différences entre sexe biologique, identité et expression de genre, transidentités, orientations et attirances ? Ici on t’explique plusieurs notions importantes pour mieux comprendre.
Le sexe biologique
Le sexe biologique, c’est l’ensemble des caractéristiques qui permettent de catégoriser nos corps comme plutôt mâles, femelles ou intersexués :
- nos organes sexuels (internes et externes)
- nos organes reproducteurs
- nos caractères sexuels secondaires : poils, poitrine…
- nos hormones
- nos chromosomes.
Ces différents éléments ne forment cependant pas un bloc unique et binaire mais plutôt un continuum entre deux pôles (mâle et femelle) avec beaucoup de variations possibles entre les deux.
Personnes intersexes
Ce sont des personnes dont les caractéristiques des corps ne rentrent pas typiquement dans les normes médico-sociales qui définissent ce qu’est un corps féminin ou masculin, sont des personnes intersexuées. Les personnes intersexes représentent entre 0.05 et 1.7 % de la population.
(Plus d’infos sur le Site Internet du Collectif Intersexes et Allié·es-OII France)
Le genre
Une construction sociale
C’est une identité psycho-sociale, en accord ou non avec le sexe biologique. C’est une construction sociale qui détermine les rôles, attitudes, caractères et caractéristiques attendus de la part des femmes et des hommes. Dans notre société, on a tendance à vouloir faire coïncider le genre des personnes avec leurs organes génitaux. Pour faire simple : si tu as un pénis tu es un garçon et si tu as une vulve tu es une fille. Mais ce n’est pas le cas partout. Certaines sociétés ont reconnu et reconnaissent davantage que deux genres, sans nécessairement les associer au sexe biologique des individus.
À bas les stéréotypes !
Cette construction sociale peut enfermer les personnes dans des stéréotypes réducteurs, que l’on peut questionner. Les stéréotypes de genre sont tellement ancrés dans notre société qu’ils sont assimilés, souvent de manière inconsciente, parce qu’on a grandi avec eux par une confrontation continue (dans les médias, à l’école, etc.). On peut par exemple penser aux stéréotypes de genre comme ‘les filles aiment le rose’ et ‘les garçons jouent au foot’. Il existe de multiples manières d’être un garçon ou une fille. Et aucune n’est meilleure que les autres.
On peut imaginer le genre comme une ligne. Si on place d’un côté le masculin et de l’autre le féminin, il y a aussi tout l’espace entre les deux. Et une infinité de possibilités pour se situer sur cette ligne. Que ce soit dans notre manière de nous identifier (l’identité de genre) comme celle de nous exprimer (l’expression de genre). On peut se sentir garçon, fille, un peu des deux ou ni l’un ni l’autre. Et on peut s’habiller comme on veut, aimer qui on veut et faire les activités que l’on veut !
Les stéréotypes mènent aux préjugés et les préjugés aux discriminations.
L’identité de genre
L’identité de genre correspond au genre auquel une personne s’identifie :
• les personnes qui s’identifient au genre qui leur a été assigné à la naissance, sur la base de leur sexe biologique sont appelées personnes “cisgenres” ;
• les personnes transgenres, quant à elles, s’identifient à un autre genre que celui qui leur a été assigné à la naissance ;
Lorsque certaines personnes ne s’identifient à aucun genre particulier, on dit que ce sont des personnes “agenres”. Il existe également des personnes au genre fluide : leur identité de genre varie dans le temps.
L’identité de genre peut évoluer et changer au cours d’une vie, et s’exprimer de façons diverses.
Elle n’a pas de rapport avec l’orientation et les attirances sexuelles et romantiques.
Il ne faut pas oublier que l’identité de genre n’est qu’une partie de l’identité multiple d’une personne.
Les personnes transgenres
Une personne transgenre ou trans est une personne dont l’identité de genre est différente du genre qui lui a été attribué à la naissance sur la base de ses organes génitaux externes. Cette personne peut alors décider ou non d’entamer un parcours de transition. C’est une décision qui lui appartient et seulement à elle.
Là non plus, il n’y a pas de règles absolues : il existe autant de parcours de transition que d’individus. Ainsi, on peut ou non :
- changer de prénom ;
- changer de pronoms (il, elle ou des pronoms neutres comme « iel » par exemple) ;
- faire évoluer son expression de genre (son apparence) ;
- prendre des traitements hormonaux ;
- se faire opérer (opérations chirurgicales du visage, du torse…).
Il est essentiel de comprendre que :
- On parle de ‘personne trans’ et pas juste de ‘trans’ : ce sont d’abord et avant tout des personnes. La transidentité n’est qu’un aspect de leur identité. De même, on ne parle pas non plus de personne ‘transexuelle’ ou de ‘transexualité’ : ce sont d’anciens termes médicaux qui a été abandonnés car considérés comme pathologisants.
- Ce n’est pas une maladie ni un choix.
- Chaque personne est légitime dans son identité. Il faut écouter les personnes et les respecter. Ce n’est à personne d’autre de décider pour elles qui elles sont et comment elles doivent vivre.
- Il est important de ne pas ‘mégenrer’ les personnes, c’est-à-dire de tenir compte de l’identité de genre d’une personne et de ne pas l’appeler par un autre et/ou un ancien prénom, ou de ne pas utiliser les bons pronoms par exemple.
- De respecter l’intimité. Les démarches, les changements, les éventuelles opérations sont des actes personnels que seule la personne concernée peut décider de partager ou non. En plus, ce n’est pas une obligation et ce n’est pas ça qui définit si une personne est trans ou non.→ On ne demande pas à une personne trans si elle s’est fait opérer par exemple, cela ne nous regarde pas. Quand on rencontre une personne cisgenre, on ne lui demande pas ce qu’elle a entre les jambes, c’est exactement la même chose pour les personnes transgenres. Si tu veux en apprendre un peu plus et savoir comment être un·e bon·ne allié·e, tu peux aller consulter les sites de Transkids, de Genres Pluriels ou écouter ce chouette podcast « Comment être un·e bon·ne allié·e des personnes trans »).
L’expression de genre
C’est la manière dont on exprime un genre ou un autre. On peut le faire de manière plus ou moins marquée et plus ou moins binaire. Et pour ça se servir de nos attitudes, nos vêtements, notre look…. L’expression de genre n’est pas définitive et n’a pas de rapport avec l’orientation et les attirances sexuelles et romantiques.
Si tu veux aller plus loin, tu peux trouver plein d’informations intéressantes sur le site éducatif ÉduSex.
Le genre administratif
Il correspond au genre attribué à la naissance sur la base des organes génitaux externes. Il est présent sur nos papiers d’identité.
En Belgique, il n’en existe pour l’instant que 2 : M (pour Masculin) et F (pour Féminin). Ce n’est pas le cas dans tous les pays. La Cour Constitutionnelle a proposé en 2019 des pistes d’amélioration.
Depuis 2017, la procédure de changement de ce marqueur de genre a été simplifiée et peut se faire directement à la commune. Les personnes mineures peuvent désormais faire cette démarche à partir de 12 ans. Elles doivent alors se rendre à la maison communale accompagnées par une personne majeure qui les représentent légalement.
Et les orientations dans tout ça ?
Les orientations ou attirances, qu’elles soient romantiques ou sexuelles, ne sont pas liées au genre ! Elles ne sont pas figées dans le temps et ne déterminent pas l’identité ou l’expression de genre de la personne.
->Tu peux aller consulter notre fiche “Les orientations sexuelles et romantiques”
De la même manière, la nature de nos relations n’est pas définie ni par nos identités de genre ni par nos orientations et attirances.
->Tu peux aller consulter notre fiche “Les différents types de relations”
Tu l’auras compris : le sexe et le genre sont deux notions bien différentes, et les orientations sexuelles et romantiques, encore autre chose ! Si tu as des questions, tu peux bien entendu nous contacter ou nous poser une question sous cet article !
5 questions déjà posées
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24 janvier 2022