Orientations sexuelles et romantiques : on parle de quoi ?
Hétéro, homo, bi, pan, aromantique, asexuel·le… il y a une diversité d’orientations et d’attirances sexuelles et romantiques. Ici, on va parler du désir que tu peux ressentir ou non pour différentes personnes.
Il y a d’un côté l’attirance romantique ou affective (les sentiments, l’émotion…) et de l’autre l’attirance physique (le désir physique, sexuel). Ces deux perspectives peuvent aller ensemble ou non. Certaines personnes pourront ressentir du désir sexuel ET romantique, d’autres du désir sexuel MAIS PAS romantique, ou l’inverse ou aucun des deux.
Et puis ces désirs ne sont pas forcément les mêmes pour tout le monde. Ils ne veulent pas forcément dire la même chose pour toi et pour quelqu’un d’autre. On n’a pas toujours les mêmes envies et la même manière de les exprimer. Si la question se pose dans ta relation, le meilleur moyen c’est d’en parler ensemble pour mieux comprendre ton ou ta partenaire.
Enfin, l’attirance et les désirs ne sont pas définitifs, ils ne sont pas figés dans le temps. Tu peux en prendre conscience à tout âge, te questionner, vivre des expériences… Cela ne te définit pas ni ne t’enferme définitivement dans une case. Que ce soit l’attirance romantique ou physique, elle peut rester la même, évoluer, changer au fil du temps, des rencontres, des expériences…
Une diversité d’attirances et de désirs
Notre société est encore hétéronormée. C’est-à-dire que la norme (ce qui est considéré comme ‘normal’), c’est d’être hétérosexuel·le : attiré·e par un genre différent du sien et dans une vision plutôt binaire (homme d’un côté, femme de l’autre). C’est donc le modèle qui est le plus représenté autour de nous. Et on peut même ajouter que cette norme privilégie les relations de couple dans lesquelles les 2 partenaires sont cisgenres* et partagent une vie intime et sexuelle de manière exclusive (un·e seul·e partenaire chacun·e).
* Une personne cisgenre est une personne qui s’identifie au genre attribué à sa naissance. Ce qui n’est pas le cas des personnes trans par exemple. Plus de d’explications sur la Fiche “Genre, sexe : de quoi parle-t-on ?”
Il n’y a bien sûr aucun problème avec ce modèle classique mais, dans la réalité, il y a bien plus de diversité. Il existe autant de manières de ressentir et de composer les attirances qu’il existe de personnes. De manière temporaire ou non, on peut être attiré·e par un genre, un sexe, une personnalité, un corps… ou ne pas ressentir d’attirances du tout. Ce n’est donc pas parce qu’il existe un modèle plus représenté que les autres qu’il est le meilleur ou le plus légitime. Il n’y a pas un modèle unique auquel on est obligé·e d’adhérer, surtout s’il ne nous convient pas.
Pour citer quelques attirances on peut évoquer :
- l’hétérosexualité : quand on est attiré·e par l’autre genre que soi dans une vision plutôt binaire (homme/femme)
- l’homosexualité : quand on est attiré·e par le même genre que soi dans une vision plutôt binaire (homme/femme)
- la bisexualité : quand on est attiré·e par les 2 genres (homme et femme)
- la pansexualité : quand on est attiré·e par une personne peu importe son sexe ou son genre
- l’aromantisme : ne pas ressentir ou ressentir peu d’attirance romantique. Ce n’est pas être incapable de ressentir de l’affection mais plutôt ne pas ressentir l’envie ou le besoin d’entretenir une ou plusieurs relations amoureuses. Les autres formes de relations (comme l’amitié par exemple) ou la solitude suffisent alors à la personne pour s’épanouir.
- l’asexualité : ne pas ressentir ou ressentir peu d’attirance sexuelle
Une multitude de manière de vivre ses relations et de parler de soi
Ces exemples ne sont pas les seuls qui existent. Encore une fois, il y a autant de manières de ressentir et de désirer qu’il y a d’individus. Et ce ne sont pas des définitions universelles : ces thématiques étant intimes et personnelles, elles ne veulent pas forcément dire la même chose pour tout le monde.
Même si tu n’es pas sûr·e de toi, même si ces attirances ne durent pas ou qu’elles ne s’expriment qu’une fois pour une seule personne : tu es légitime et l’égal de toutes et tous. Il n’y a pas de relations ou d’attirances supérieures aux autres.
Il y a aussi différentes manières de vivre ses relations (en couple, à 2, à plusieurs, en partageant plus ou moins d’expériences et de moments de vie…). Et un type d’attirance n’implique pas un type de relation. Tu dois juste trouver ce qui correspond à tes envies et tes besoins. L’important c’est que toutes les personnes impliquées soient informées, consentantes et considérées. Et si ces conditions essentielles sont respectées aucune attirance ne doit être perçues ni vécues comme quelque chose de mal, d’honteux, de bizarre, d’anormal ou de pervers comme on peut encore malheureusement l’entendre parfois.
Mais d’où viennent ces attirances sexuelles ou romantiques ?
Les attirances se déclarent souvent sans qu’on le prévoie et surtout sans qu’on le décide. Cela peut être troublant, et ce n’est pas toujours facile de comprendre tout de suite ce qui nous attire : il est possible que tu sois sûr·e de toi très tôt ou que tu n’en saches encore rien.
Dans tous les cas, on ne sait pas d’où ça vient. Pourquoi on aime le chocolat et pas les cerises, pourquoi on préfère le hockey à la piscine, pourquoi on est attiré·e par les garçons ou par les filles, pourquoi on ne ressent peut-être pas de désir… ? Tout ça est encore très mystérieux et pas tellement important.
Ces attirances ne sont pas un choix !
L’important c’est de savoir que ce n’est pas un choix : on ne choisit pas qui nous attire, de qui on tombe amoureux ou amoureuse, qui on désire ! On ne choisit pas et il n’est donc pas possible de supprimer une attirance. Ni par sa propre volonté, ni par celle des autres personnes. On peut choisir de ne pas vivre ces attirances, de ne pas en parler mais ça ne les fera pas disparaitre pour autant.
Sache que tu as le droit d’expérimenter autant que tu le souhaites. Mais tu dois toujours respecter ton corps, tes limites ET les limites, les choix et les envies des autres. Mais ce n’est pas une obligation. Si tu n’en ressens pas l’envie, tu n’as pas besoin de ‘tester’ tes attirances ni de les ‘prouver’ à qui que ce soit. Tu n’es pas obligé·e d’essayer et de pratiquer pour être sûr·e de tes attirances. Dans tous les cas, tu es légitime même sans ‘pratiques’ ou expériences concrètes. Pour faire simple tu n’es pas obligé·e d’avoir des rapports sexuels ou d’entamer une relation affective pour savoir avec qui tu aurais envie que cela arrive ou non.
Les idées reçues sur les orientations sexuelles et romantiques
On entend encore souvent qu’être homo ou bi c’est ne pas être un ‘vrai homme’ ou une ‘vraie femme’. On associe alors les stéréotypes de genre (des caractères et attitudes), avec une sexualité ou des sentiments. Mais l’identité de genre et l’expression de genre n’ont pas de rapport avec nos attirances sexuelles et romantiques.
Un “effet de mode” ?
Dans les médias et sur les réseaux, on parle de plus en plus de cette diversité. Et parfois on entend que c’est un « effet de mode », que c’est « dans l’air du temps ». Comme pour faire croire que ça n’existe pas vraiment et que ce n’est pas légitime. Mais quand on ressent une attirance en dehors des ‘normes’ ce n’est pas pour la mode.
“Une phase” ?
On lit souvent que se poser des questions sur ses attirances sexuelles et amoureuses est une étape normale pour un·e jeune. Et c’est vrai, il n’y a en effet aucun problème à se questionner. Et ces interrogations peuvent être une étape. Mais ça n’est pas obligatoirement “une phase” qui va donc forcément s’arrêter. On peut avoir conscience de nos attirances très jeune ou bien après l’adolescence. Et ces attirances peuvent évoluer ou non. Et c’est très bien comme ça. Toutes les possibilités sont légitimes et normales.
“Il faut tester” ?
On entend aussi que les gays ne peuvent pas être sûrs d’eux tant qu’ils n’ont pas eu de relations avec des femmes. Ou que les lesbiennes le sont parce qu’elles n’ont pas encore rencontré «le bon». Mais on n’a pas besoin d’essayer ou de tester pour connaître nos attirances. On dit rarement aux hétéros : “Tu devrais essayer avec une personne du même genre pour être sûr·e de pas être homo“. Et bien, c’est valable pour tout le monde !
On rencontre aussi des stéréotypes comme :
- les homos sont infidèles
- les gays vont ‘sauter’ sur tous les mecs
- les lesbiennes n’ont pas de sexualité
- les bi·es ne savent pas choisir ou n’assument pas une prétendue homosexualité
- l’homosexualité n’existe pas vraiment. C’est une maladie ou une perversion…
Tout ça est bien évidemment faux !
Si tu ressens l’envie et/ou le besoin d’en parler, que tu te questionnes, que tu as subi ou que tu subis des situations ou actes de violences par rapport à ces thématiques, n’hésite pas à nous contacter en laissant un commentaire en dessous de cet article ou en contactant notre partenaire Alter Visio (sur la page ‘Nos partenaires’ ou directement sur leur site internet).
Et n’hésite pas à aller consulter nos autres fiches sur cette thématique

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