Gérer sa contraception n’est pas facile et avoir un rapport mal ou non protégé n’est jamais exclu (capote déchirée, pilule oubliée, mauvaise manipulation du contraceptif en général). Par conséquent, dans une relation hétérosexuelle, suite à un rapport sexuel non protégé (accident ou non) et sans contraception, si tu n’as pas le désir de concevoir un enfant, il est important de réagir le plus rapidement possible. Le plus judicieux étant d’opter pour une contraception d’urgence.
Il existe deux contraceptions d’urgence hormonales et une méthode de contraception d’urgence « barrière ». Les contraceptions d’urgence hormonales vont décaler l’ovulation. De cette manière, le risque que les spermatozoïdes rencontrent et fécondent un ovule est diminué. Étant donné que ces contraceptions d’urgences hormonales décalent l’ovulation, ce sera efficace seulement si l’ovulation n’a pas déjà eu lieu. La contraception d’urgence barrière, quant à elle, empêche à un ovule de se nicher dans la paroi de l’utérus pour se développer.
La pilule du lendemain – 72 heures de délai (3 jours)
De quoi est composée la pilule du lendemain ?
Elle est composée d’un comprimé à prendre au plus tard dans les 72 heures (3 jours) qui suivent une relation sexuelle non protégée. C’est une mini-pilule sans œstrogène. Elle est composée de lévonorgestrel ou d’ulipristal (hormones). Il ne s’agit plus réellement de pilule du “lendemain” puisqu’elle est efficace dans les 72 heures, soit les 3 jours qui suivent le rapport à risque.
Comment ça fonctionne ?
La pilule du lendemain agit directement sur les ovaires en décalant l’ovulation grâce à l’hormone qu’elle contient. Ainsi, les spermatozoïdes dans les trompes ne rencontrent aucun ovule à féconder. Elle empêche donc le déclenchement d’une grossesse.
Elle se présente sous la forme d’une pilule à prendre le plus rapidement possible, de préférence dans les 24 heures qui suivent le rapport à risque et au plus tard dans les 72 heures (3 jours). Lorsqu’elle est prise directement après le rapport à risque, le risque que l’ovule se soit déjà niché dans l’endomètre est faible. Ainsi, au plus vite tu la prends, au plus la pilule du lendemain est efficace (efficace à 95% si prise dans les 24h, à 85% dans les 72h).
Où l’acheter ?
Dès les premières heures qui suivent ton rapport sexuel ou dès le lendemain, tu peux acheter la pilule du lendemain.
Elle est en vente libre dans les pharmacies et (quasi) gratuite pour tout le monde (entre 0€ et 0,85€ en fonction de ta situation) et tu peux l’acheter sans prescription médicale. Il faut agir rapidement, donc même se rendre dans une pharmacie de garde en dehors des heures d’ouvertures habituelles des pharmacies.
Tu peux également te présenter dans un centre de planning familial pour obtenir la pilule du lendemain. Ils te la délivreront gratuitement à condition qu’ils en aient en stock. Dans un centre de planning familial, tu bénéficieras aussi de toute l’information sur la contraception d’urgence et la contraception classique.
EllaOne : la pilule du « surlendemain » – 120 heures de délai (5 jours)
De quoi est composée la pilule du (sur)lendemain ?
C’est un comprimé blanc, un contraceptif féminin d’urgence, à prendre, au plus tard, dans les 120 heures (5 jours) qui suivent une relation sexuelle non protégée ou en cas d’échec d’une méthode contraceptive. Elle est composée d’ulipristal acétate.
Comment ça fonctionne ?
EllaOne décale l’ovulation, c’est-à-dire qu’elle repousse le moment où l’ovaire expulse un ovule susceptible d’être fécondé par un spermatozoïde. Le comprimé se prend, par voie orale, le plus rapidement possible et au plus tard dans les 5 jours (120 heures) d’un rapport non protégé, pendant ou en dehors des repas. Plus la pilule est prise rapidement après une prise de risque, plus les risques de grossesse seront diminués.
Où l’acheter ?
EllaOne est aussi en vente libre en pharmacie (donc sans ordonnance), en comprimés blancs de 30mg. Elle est moins remboursée de la « pilule du lendemain » : elle coûte 25€ et si tu es en ordre de mutuelle, elle ne te coûtera que 16€.
Remarques et recommandations
Lorsqu’une contraception d’urgence hormonale est utilisée, il est plus prudent de demander conseil à un·e médecin ou dans un centre de planning familial. Comme ça, il est possible de faire le point sur la contraception des deux partenaires et sur ton cycle menstruel / le cycle menstruel de ta partenaire.
Attention, il ne s’agit pas là d’une pilule abortive (c’est-à-dire une pilule qui interrompt une grossesse en cours). Si l’ovulation a eu lieu avant le rapport sexuel et qu’il y a fécondation, la pilule du lendemain permet de diminuer les chances de nidation de l’œuf dans la paroi de l’utérus, mais elle ne peut mettre un terme à une grossesse en cours.
Il est possible qu’une femme ayant pris une contraception d’urgence hormonale ressente certains effets secondaires. En effet, les contraceptions d’urgences peuvent perturber le cycle menstruel. Il s’agit principalement de nausées et de vomissements, de maux de tête, des douleurs au bas ventre, des saignements (qui ne sont pas des règles) ou encore des sensations de tension au niveau de la poitrine. Il est possible aussi que l’arrivée des règles soit retardée. Ainsi, si le retard de règles est trop long, le plus judicieux est alors d’effectuer un test de grossesse et/ou de consulter un·e médecin.
En cas de doute ou d’inquiétude, le plus judicieux est de contacter un·e médecin, un·e pharmacien·e ou de lire la notice d’emballage pour prendre connaissance de l’ensemble des effets secondaires sur la pilule du lendemain. Si les symptômes persistent il est préférable de consulter un·e médecin afin d’avoir un avis médical.
Attention! Si la pilule du lendemain ou du surlendemain est vomie (ou évacuée par une diarrhée) dans les 3 heures qui suivent la prise du comprimé, il faut immédiatement en reprendre une autre !
La pilule du lendemain ne protégera pas d’une éventuelle grossesse lors de tes rapports sexuels suivants (non protégés et sans contraception classique).
Suite à une erreur de contraception hormonale classique (un oubli de pilule, par exemple) et étant donné que les contraceptions d’urgences hormonales peuvent perturber le cycle menstruel, il est préférable d’utiliser un préservatif jusqu’au cycle suivant (jusqu’à la prochaine plaquette de pilule).
Si vous êtes dans une relation exclusive, il est préférable d’effectuer un test de dépistage des différentes IST avant d’envisager l’arrêt du préservatif. En effet, le préservatif est le seul à protéger des partenaires, à la fois, contre les IST et contre les grossesses non désirées. Ainsi, si vous souhaitez éviter une grossesse non planifiée, le plus judicieux est de trouver une méthode contraceptive classique. En effet, les contraceptions classiques sont plus efficaces et fiables que les contraceptions d’urgence. Ta·ton partenaire et toi-même pouvez vous rendre dans un centre de planning familial pour demander des conseils. Vous serez accueilli·e·s par des professionnel·le·s de la santé qui pourront vous conseiller et vous aider à trouver la contraception qui vous convient à tous les deux.
Le stérilet du lendemain – 120 heures de délai (5 jours)
De quoi est composé le stérilet du lendemain ?
Il s’agit en fait du stérilet “classique”, appelé aussi dispositif intra utérin (DIU) introduit dans l’utérus. Il peut aussi être utilisé comme contraception d’urgence en cas de rapport non protégé, si le délai de 120h (5 jours) est dépassé et qu’il est alors inutile d’utiliser une contraception d’urgence hormonale (pilule du lendemain ou du surlendemain). Il est efficace à 99%.
Comment ça fonctionne ?
Il doit être placé, dans les 5 jours maximum, qui suivent le rapport non protégé.
Tu pourras le faire retirer par ta·ton médecin lors de tes prochaines règles ou le garder pendant 5 ans comme moyen contraceptif (= durée maximale du DIU).
Informations complémentaires
Les contraceptions d’urgence ne protègent pas des IST. En cas de doute vis-à-vis d’une contamination à une ou plusieurs IST, tu peux te renseigner sur la fiche Les modes de contamination et de dépistage et/ou sur le site depistage.be.
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