Le volontariat également appelé bénévolat est défini comme toute activité exercée sans rétribution ni obligation, au profit d’autres personnes ou encore de la collectivité en dehors du contexte normal de travail dans le cadre d’une organisation. Le volontariat est régi en Belgique par la loi du 3 juillet 2005.
Qui peut être volontaire ?
La loi sur le volontariat ne prévoit pas d’âge minimum. Il n’est donc pas interdit aux mineurs d’exercer une activité bénévole. Beaucoup d’enfants font d’ailleurs du bénévolat dans le cadre scolaire ou d’un mouvement de jeunesse par exemple (récolte de fonds au profit d’une Asbl, nettoyer leur quartier ou un lieu naturel, visite de personnes âgées dans un home, etc.).
Il existe néanmoins une réglementation sur le travail des enfants.
On peut y lire que les occupations exercées par l’enfant dans le cadre du ménage dont il fait partie, à l’école, dans une organisation de jeunesse, un groupement ou un établissement qui s’occupe de l’éducation ou de la formation des enfants, même si ces activités ont un caractère productif, sont permises sans autorisation préalable.
Tu trouveras plus d’info sur cette réglementation sur cette page.
Si tu n’as pas la nationalité belge et que tu résides effectivement en Belgique, tu peux exercer une activité volontaire si tu te retrouves dans l’une des catégories suivantes :
- Être un ressortissant d’un des États de l’UE ou ressortissant de l’espace économique européen (EEE) ;
- Être en possession du statut de « réfugié » ou bénéficier de la protection subsidiaire ;
- Être un étranger régularisé ;
- Être un demandeur d’asile dont la procédure de demande d’asile est en cours ;
- Être mineur étranger non accompagné (MENA);
- Être un étudiant en possession d’un titre de séjour au sens de la loi du 15 décembre 1980 ;
- Tout étranger dont le séjour en Belgique est couvert par un titre ou un document de séjour légal en vertu de la loi du 15 décembre 1980 sur l’accès au territoire, le séjour, l’établissement et l’éloignement des étrangers et ses arrêtés d’exécution.
Quelles sont les obligations de l’association qui t’encadre ?
Dans le souci de valoriser et de protéger l’engagement volontaire, la loi a prévu un certain nombre d’obligations de la part de l’association afin que ton engagement « ne compte pas pour des prunes. »
T’informer sur les conditions de ton engagement
Dès le moment où tu décides de t’engager comme volontaire dans l’association, l’organisation doit formaliser ton engagement via une note d’information. Ce document reprend des informations sur l’association et sur tes droits et devoirs vis à vis de l’association. Il peut se présenter sous forme d’une convention, une charte, ou tout autre support que l’association est libre de choisir. Si l’association choisit de formaliser ton engagement par un contrat, tu n’es pas obligé de le signer. En effet, la relation entre un bénévole et une organisation ne doit pas faire pas l’objet d’un contrat.
Les informations doivent concerner au minimum :
- le statut juridique de l’organisation (identité des responsables de l’organisation, l’objet social, ses missions, etc.) ;
- les risques couverts par l’assurance de l’association ;
- les indemnités perçues par les volontaires ;
- le respect du secret professionnel par le volontaire s’il y a lieu ou le devoir de confidentialité.
Attention ! Il peut arriver que l’association te demande de fournir un extrait de casier judiciaire avant de commencer l’activité ; tu n’es pas obligé de le communiquer.
Te protéger contre les risques liés à ton engagement
L’engagement volontaire n’est pas toujours sans risque. Si dans l’exercice de l’activité, tu causes un dommage à un tiers (y compris un autre volontaire), la règle est que l’association est civilement responsable de ce dommage, c’est-à-dire qu’elle prend en charge les conséquences financières. C’est la responsabilité civile extra contractuelle. Mais toutes les associations ne sont pas obligées de souscrire cette assurance responsabilité civile.
C’est le cas par exemple des associations de fait qui ne font pas partie d’une structure plus large et qui n’emploient pas de personnel rémunéré.
D’où le devoir de l’association de t’informer sur la souscription de l’assurance et de l’étendue des risques couverts. L’assurance volontariat ne couvre pas toutes les fautes du volontaire. Dans certains cas, ta responsabilité personnelle peut être engagée ; d’où l’intérêt de souscrire une assurance familiale. Comme toute personne physique ou morale, ta responsabilité pénale peut également être engagée si tu commets une infraction.
La possibilité de t’octroyer des indemnités
Si le temps bénévole est un don, il en est de même des frais occasionnés pour la réalisation de l’activité (déplacements, hébergements, achats divers pour le compte de l’association). Cependant, ces frais peuvent être remboursés par l’association dans le respect du cadre légal.
La loi prévoit 2 types de modalités de remboursement. Il revient à l’association de choisir le système de remboursement à appliquer pour tes prestations dans l’année-calendrier.
Le remboursement sur base de frais réels
Les remboursements doivent correspondre à des dépenses réelles et justifiées par la présentation de factures ou de notes de frais. Les frais doivent correspondre à des dépenses engagées à l’occasion de l’activité associative. Il n’y a pas de plafond maximum à respecter.
Tu ne dois pas déclarer ces sommes dans ta déclaration fiscale.
Le remboursement de frais au forfait
L’indemnité forfaitaire ne doit pas dépasser 34,71 euros par jour et 1388,40 euros (montants valables jusqu’au 31 décembre 2020) par an ; le volontaire n’a pas de pièces justificatives à fournir.
Il existe des exceptions pour certains secteurs (par exemple le secteur sportif) où le défraiement forfaitaire peut être plus élevé. Plus d’information à ce sujet sur le site de la Plateforme francophone du volontariat.
Attention ! Si tu es volontaire dans plusieurs organisations, tu ne peux pas cumuler les deux systèmes de remboursement pour l’année-calendrier. Tu dois donc informer les autres organisations du système de remboursement qui est déjà appliqué par la première organisation.
En outre, tu dois veiller à ce que la totalité des indemnités versées par différentes organisations ne dépasse pas les limites ci-dessus. Cependant, tu peux cumuler l’indemnité forfaitaire avec le remboursement des frais de déplacement jusqu’à maximum 2000 km.
Tu ne dois pas déclarer ces sommes dans ta déclaration fiscale.
Que se passe-t-il si les indemnités dépassent les limites ?
Si l’une des limites est dépassée, tous les revenus du travail bénévole sont imposables. Il faut donc reprendre le montant total dans la déclaration d’impôt. Si tu peux prouver que ce montant est un remboursement de frais propres avancés à l’association, alors ces indemnités seront non imposables.
Si tu ne peux fournir des preuves que pour une partie du montant, cette partie ne sera pas imposable. Mais le reste du montant est toujours imposable, même si celui-ci demeure inférieur à la limite.
Peut-on cumuler les indemnités de volontaire avec les allocations sociales ?
Oui le cumul est possible à condition de ne pas dépasser les limites de 34,71 euros/jour et de 1388,40 euros/an ou de les justifier comme frais réels.
Tu trouveras les démarches à accomplir pour protéger tes droits en fonction de ta situation sur la fiche être volontaire en Belgique.
Le volontariat et le contrat de travail
Le lien de subordination et la rémunération différencient l’engagement volontaire d’un emploi salarié ; le volontariat est un engagement libre et gratuit ; tu ne perçois aucune rémunération.
Le lien de subordination est le fait d’exécuter un travail sous l’autorité d’un employeur qui peut contrôler et sanctionner ce travail. Un salarié doit faire ce que demande son employeur, ce qui n’est pas le cas si tu es bénévole.
Si en tant que volontaire, tu peux te permettre d’organiser ton travail selon tes disponibilités et tes envies, et de mettre fin à ton engagement en toute liberté, en revanche, tu dois respecter certaines règles de l’association (règlement intérieur, statuts de l’association..) et les normes de sécurité et d’hygiène imposées dans le cadre de l’exercice de ton travail.
Attention ! Si tu travailles comme salarié ou indépendant dans une organisation, tu ne peux pas exercer la même activité comme volontaire dans la même organisation.
87 questions déjà posées