Des nouvelles règles en matière de bail depuis le 1er novembre

Tu l’as peut-être vu passer dans la presse, la législation sur les baux a été réformée.
En vigueur depuis le 1er novembre 2024, cette ordonnance implique de nombreux changements qui te concernent directement : loyer, renouvellement du bail, garantie locative, état des lieux… ça fait beaucoup d’infos !

Cette actu sert à te guider et à comprendre les évolutions majeures de cette législation.

Pourquoi cette réforme ?

Le droit à un logement décent, abordable et durable devrait être une réalité pour l’ensemble des Bruxellois·es, mais cet objectif est loin d’être atteint. Par ailleurs, la Région bruxelloise est celle où les loyers ont augmenté le plus rapidement, ces dernières années.

Pour tenter de lutter contre cela, la Secrétaire d’État bruxelloise au Logement et à l’Égalité des chances, Nawal Ben Hamou, et le gouvernement bruxellois ont adopté l’ordonnance « bail », qui modifie le Code bruxellois du Logement. Celle-ci est entrée en vigueur le 1er novembre 2024.

Obligation de paiement du loyer sur un compte bancaire

Le loyer doit désormais obligatoirement être payé par virement ou par dépôt sur le compte du bailleur.
Le paiement du loyer en cash est interdit.

En cas de retard de loyer, seuls les intérêts aux taux légaux peuvent être réclamés par le bailleur.

Plus d’augmentation des loyers des baux de courte durée (≤ 3 ans)

Le montant du loyer de base ne peut pas être augmenté pendant neuf ans.
C’est-à-dire que les propriétaires bruxellois·es qui mettent en location un logement avec un bail de courte durée ne peuvent plus augmenter le loyer entre deux locataires.

Comment savoir si cette interdiction est respectée ?

En pratique, si le bailleur loue son bien avec plusieurs baux de courte durée successifs, il/elle a désormais l’obligation de donner des informations précontractuelles et d’indiquer – dans l’annonce et le contrat de bail – le type de bail précédent et le dernier loyer appliqué pour le bien.

En cas de changement de locataire, la personne qui reprend le bail paiera le même loyer que les locataires qui l’ont précédée.

En cas de non-respect de cette obligation, le juge peut réduire le loyer au loyer exigible en vertu du précédent bail. Les locataires seront en droit de demander le remboursement de la différence entre le loyer payé et ce loyer exigible.

Et l’indexation et la révision du loyer dans tout ça ?

L’indexation du loyer (c’est-à-dire l’adaptation du loyer à l’évolution du coût de la vie) reste néanmoins, possible !

En ce qui concerne la révision du loyer, c’est sous certaines conditions. Si le bailleur procède à des travaux visant à améliorer la performance énergétique du bien loué, la répercussion sur le montant du loyer devra être calculée sur base de l’amélioration énergétique du bien, de l’économie que peuvent réaliser les locataires grâce aux travaux, ou du coût de ceux-ci.

Limitation du nombre de renouvellements du bail de courte durée

Les baux de courte durée ne peuvent plus être prorogés qu’une seule fois.

En pratique, le bail peut être conclu pour une durée de trois ans directement ou pour une durée inférieure (1 an par exemple), puis, renouvelé, par écrit, pour 1 ou 2 ans supplémentaires (par exemple).

Il faut noter que la durée totale du bail et de ses renouvellements écrits ne peut pas être supérieure à 3 ans ou que, si le bail de courte durée a déjà été renouvelé une fois, il est désormais considéré comme un bail de 9 ans.

Le contre-préavis

Le contre-préavis était une possibilité offerte aux locataires dans le cadre du bail de 9 ans uniquement. Il est désormais possible pour les locataires d’envoyer un contre-préavis d’1 mois s’ils reçoivent un préavis de 3 mois (du bailleur) dans le cadre du bail de courte durée.

L’état des lieux de sortie

L’état des lieux de sortie doit être réalisé en fin d’occupation, après le déménagement, mais avant la remise des clés au bailleur.

Les parties disposent désormais d’un mois, au maximum, pour rédiger un état des lieux de sortie contradictoire et à frais partagés.

Passé ce délai, il deviendra compliqué d’imputer des dégâts aux locataires.

La garantie locative

La garantie locative ne pourra pas dépasser l’équivalent de deux mois de loyer, hors charges.

Celle-ci devra obligatoirement être mise sur un compte bancaire (au nom des locataires).

À la fin du bail, le propriétaire dispose désormais de deux mois pour procéder à la libération de la garantie locative, sous peine de payer 10% du loyer par mois de retard.

Obligation de souscrire à une assurance incendie

À Bruxelles, les locataires ont désormais l’obligation légale de souscrire à une assurance habitation (aussi appelée « assurance incendie »). C’était déjà le cas en Wallonie et en Flandre.

Des clauses interdites

Le bailleur n’a plus le droit d’interdire aux locataires de se domicilier dans les lieux loués. Toute clause de non-domiciliation inscrite dans le contrat de bail est réputée non écrite.

Il n’est plus permis d’interdire aux locataires de posséder des animaux de compagnie. Le bailleur a, néanmoins, le droit de mentionner des conditions « raisonnables » dans le bail (espèce, nombre, nuisances occasionnées…)

Erreur dans le décompte des charges

S’il a été convenu que tu paies une provision sur charges chaque mois, il s’agit de charges réelles, basées sur ta consommation personnelle en eau, gaz, électricité, etc. L’autre système consiste à fixer les charges forfaitairement.

Les charges que les locataires doivent supporter doivent être listées et énumérées limitativement dans le contrat de bail et à chaque date anniversaire de l’entrée en vigueur du bail, le bailleur doit établir un décompte distinct des charges de l’année écoulée. Le décompte devra être accompagné de justificatifs.

Par ailleurs, la clé de répartition des charges entre preneur et bailleur doit également figurer dans le bail.

En cas d’erreur dans le décompte des charges, la rectification pourra être réclamée dans les deux ans qui suivent l’établissement du décompte.
Si c’est en faveur du locataire, la correction peut être exigée sur toute la durée du bail et si c’est en faveur du propriétaire, sur les cinq dernières années au maximum.

Pour en savoir plus

Pour en savoir plus sur ces modifications législatives et sur leur champ d’application, tu peux consulter l’ordonnance modifiant le Code bruxellois du Logement en vue de concrétiser le droit au logement.

Retrouve plus d’info sur ce sujet dans notre thématique « Te loger« .

 

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7 questions déjà posées

  1. Mimi
    6 décembre 2024

    Que faire si mon ancien colocataire qui m’a mise hors de l’appartement ne veut payer que la moitié du loyer et des charges alors que je n’habite plus avec lui?

     

    Répondre
  2. Laurie
    27 novembre 2024

    Bonjour,

    Nous sommes une colocation de 4. Nous avons différents problèmes dans l’appartement.
    La douche du haut coule, un goute à goute constant, pareil pour le robinet du lavabo et de la toilette. Une femme de ménage vient chaque semaine et c’est très bien entretenu. La propriétaire dit que c’est à notre charge, hors c’est une usure normal de robinetterie.

    De plus, la douche n’est pas étanche, il y a une infiltration qui se fait et une tâche apparait dans la chambre en dessous. Elle l’avait fait refaire, nous avons également refait les joints  Mais elle nous dit que c’est également à notre charge.

    Nous avons peur que notre consommation d’eau explose si rien n’est fait dans les plus brefs délais.

    Ensuite, le frigo ne fonctionnait plus et il a été changé. Il traîne sur notre terrasse depuis, qui est en charge de le faire partir ?

    Elle est venue aujourd’hui, nous espérons avoir un retour de sa part assez rapidement.

    Pourriez-vous me confirmez que les points mentionnés au dessus sont de son ressort ?

    Bien à vous,

     

    Laurie

    Répondre
    1. CIDJ (informateur certifié)
      4 décembre 2024

      Bonjour Laurie,

      Comme tu le liras dans la liste des principales obligations de réparation et d’entretien à charge du locataire ou du bailleur établie par le Gouvernement, les petits entretiens, réparations et remplacements sont à charge des locataires (nettoyage, détartrage, changement de piles/d’ampoules/joints, cirage du parquet, etc.). Si les WC sont bouchés ou que le robinet coule, c’est aux locataires de procéder à la réparation/remplacement.

      Par contre, si l’élément était déjà abimé et finit par se casser/dysfonctionner du fait de la vétusté et doit être remplacé, c’est à charge de la propriétaire.

      En ce qui concerne l’humidité, il faut savoir que le bailleur a l’obligation de mettre à disposition des locataires un logement sain. Le logement ne peut donc pas présenter de problème d’humidité.

      Les locataires doivent adopter un comportement préventif en aérant régulièrement et en chauffant suffisamment le bien. Les bailleurs doivent adopter un comportement curatif. S’il y a des infiltrations, il faut peut-être faire appel à l’assurance.

      Est-ce que le frigo fait partie de la location (repris dans l’état des lieux d’entrée, dans un inventaire des meubles et équipements ou dans la partie « Description du bien loué » du bail)? Dans ce cas, la propriétaire doit procéder à l’enlèvement. Sinon, si c’est mis à disposition gratuite ou qu’il s’agit d’un frigo appartenant aux locataires, c’est à vous de l’enlever.

      Bien à toi,

      Répondre
  3. Emilio
    25 novembre 2024

    J’aimerais bien mettre mise en autonomie et j’ai 15 ans et je souhaiterais avoir un Studio

    Répondre
    1. CIDJ (informateur certifié)
      26 novembre 2024

      Bonjour Emilio,

      Dans un premier temps, nous te conseillons de consulter la fiche d’info « Je suis jeune, je vis à Bruxelles et j’ai besoin d’aide » sur Bruxelles-J.

      Dans un second temps, nous te proposons de t’adresser au centre PMS de ton école ou à une AMO pour obtenir plus d’informations.

      Bien à toi,

      Répondre
  4. Ryan
    24 novembre 2024

    Bonjour,

    Je loue un bien depuis 2 ans et demi (bail de 3 ans) le 28 février 2024. La propriétaire a été malhonnête sur plusieurs points et malheureusement je lui ai fait confiance au début du bail et j’ai accepté sa demande de ne pas recourir à un expert lors de l’état des lieux d’entrée. Maintenant j’ai peur que l’état des lieux de sortie ne se passe pas bien.

    Ma question est :

    Puis-je ramener un expert pour l’état des lieux des sorties (à ma seule charge biensûr)?  Dois je l’en informer à l’avance? Peut- elle s’y opposer?

    Je vous remercie beaucoup pour votre réponse.

    Ryan.

     

     

    Répondre
    1. CIDJ (informateur certifié)
      25 novembre 2024

      Bonjour Ryan,

      Même si l’état des lieux d’entrée a été réalisé à l’amiable, tu peux faire appel à un·e expert·e pour l’état des lieux de sortie.

      Tu dois en informer la propriétaire lorsque tu souhaites déménager (ou que tu as reçu un préavis de sa part) et qu’il faut convenir d’un rendez-vous pour rédiger l’état des lieux et remettre les clés.

      Il faut savoir que si tu fais appel à ta/ton propre expert·e, tu dois en assumer les frais (à 100%), mais que si le bailleur et toi vous accordez sur un·e expert·e commun·e, les frais doivent être partagés équitablement (50-50).

      Bien à toi,

      Répondre