Qu’est-ce qu’une idéologie d’extrême droite ?

Le succès des idées et des partis politiques d’extrême droite ne fait qu’augmenter ces dernières années. Lors des dernières élections européennes de 2024, leurs scores ont été importants dans certains pays, tels que l’Italie, la France ou l’Espagne. Et la Belgique ne fait pas exception. Le Vlaams Belang a atteint 11,95 % aux élections européennes et fédérales, et 22,7% en Région flamande. Il est devenu le deuxième parti le plus populaire du pays et a fortement augmenté son nombre de sièges dans les assemblées politiques.

Les caractéristiques des projets politiques d’extrême droite

L’extrême droite joue sur la peur de l’autre, de l’invasion, du déclin des traditions occidentales et de l’insécurité. Autour de cette idée centrale, différents chercheurs ont fait ressortir trois éléments qui caractérisent les partis et mouvements d’extrême droite : l’inégalitarisme le nationalisme et le radicalisme.

L’inégalitarisme

L’idéologie d’extrême droite se base sur une vision du monde inégalitaire. D’après celle-ci, il existe différentes races, ethnies ou civilisations qui sont inégales par nature. Cela justifierait qu’il y ait une hiérarchie entre ces différentes catégories. Selon cette idéologie, il existe donc des personnes supérieures et inférieures. L’extrême droite se base ainsi sur le rejet de la diversité (religieuse, ethnique, sexuelle) et des droits des minorités.
Suivant cette logique, un thème central dans les programmes d’extrême droite est le rejet de l’immigration. Cela passe par la fermeture des frontières, la diminution ou suppression des droits accordés aux personnes d’origine étrangère, etc. Mais cette inégalité ne se limite pas aux personnes étrangères, elle peut aussi s’appliquer à toute minorité, qu’elle soit ethnique, sexuelle et de genre ou religieuse.

Le nationalisme

Le deuxième élément est l’importance donnée à la Nation. Dans cette idée, si nous ne sommes pas tous égaux et que certaines cultures et races sont supérieures, elles doivent être protégées. Que ce soit par peur, ou par sentiment de supériorité, l’autre est alors vu comme un ennemi. La culture occidentale serait menacée par les vagues d’immigration et le manque d’intégration de certains groupes. Le nationalisme vise une société repliée sur elle-même, dans laquelle la culture occidentale doit être forte et protégée.

Attention, si tous les partis d’extrême droite sont nationalistes, tous les partis nationalistes ne sont pas pour autant d’extrême droite.

Le radicalisme

Le troisième élément concerne les moyens utilisés pour atteindre les objectifs de l’extrême droite. Selon elle, il faut être radical : les mouvements d’extrême droite (et certains partis) vont souvent refuser le compromis, peuvent utiliser des méthodes qui sont physiquement et symboliquement violentes, et ne respectent pas toujours les principes et valeurs de la démocratie.
Par exemple, la Cour européenne des droits de l’Homme a rendu un arrêt dans l’affaire Vona. Gábor Vona est un homme politique hongrois, fondateur du parti Jobbik, historiquement d’extrême droite. Il présidait également la Garde hongroise, une milice paramilitaire d’extrême droite. L’affaire Vona concernait un groupe paramilitaire d’extrême droite anti-roms, fondé par dix membres d’un parti politique hongrois. L’Etat hongrois avait dissous cette association à cause d’activités illégales (rassemblements et manifestations anti-roms, en uniforme militaire). La Cour a reconnu qu’un Etat avait le droit d’agir de façon préventive pour protéger la démocratie, face à un mouvement qui prend des mesures concrètes pour mettre en œuvre un projet politique incompatible avec les normes de la Convention européenne des droits de l’Homme (CEDH).

L’extrême droite en Europe


Vidéo réalisée par la Fédération Infor Jeunes Wallonie-Bruxelles

Stratégie

Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, plusieurs “vagues” d’extrême droite se sont succédé, avec des caractéristiques différentes. Nous sommes aujourd’hui face à des partis d’extrême droite qui veulent accéder au pouvoir. Pour cela, il faut être moins choquant et provocateur. Nous sommes donc dans une phase de lissage des discours politiques. Cette stratégie est nécessaire, à la fois pour séduire un plus grand nombre d’électeurs, mais aussi pour passer dans les médias, et surtout ne pas risquer de sanction judiciaire ou financière.

En Belgique par exemple, il existe des lois pour interdire le racisme et les discriminations, et pour renforcer l’égalité entre hommes et femmes. En cas de non-respect de ces lois, cela peut entraîner des sanctions pénales et civiles. On ne peut pas tenir des propos racistes, sexistes et discriminants en public. De plus, la loi du 4 juillet 1989 sur le financement des partis politiques prévoit que, pour pouvoir recevoir de l’argent de la part de l’Etat, un parti politique doit s’engager à respecter les droits et libertés garantis par la CEDH. S’ils veulent être financés, les partis d’extrême droite doivent donc respecter ces lois et être attentifs à leurs actes et à leur communication.

Dans le reste de l’Europe, le phénomène est le même. Les partis d’extrême droite ont pour objectif d’avoir des élus dans les parlements et de faire partie des gouvernements. Et depuis plusieurs années, ils obtiennent un nombre de suffrages croissant.

L’extrême droite en Belgique

En Belgique, l’extrême droite est présente de façon très différente en fonction des régions.

En Flandre, elle est incarnée par le Vlaams Belang. Le parti s’appelait Vlaams Blok avant 2004, mais il a été dissous à la suite d’une condamnation judiciaire pour incitation permanente au racisme. Le Vlaams Belang a connu un grand succès de 2004 à 2009, puis a subi un recul important, au profit de la N-VA notamment.

Lors des élections fédérales, régionales et européennes du 9 juin 2024, la N-VA est restée le premier parti flamand mais les écarts entre le VB et la NVA se sont réduits. En effet, le Vlaams Belang a aussi remporté un franc succès électoral : 13,77 % des voix. Presque un million de Belges ont voté pour ce parti pour le Parlement fédéral. En chiffres, cela fait plus d’électeurs que pour le PS et Ecolo cumulés. À Bruxelles, le Vlaams Belang n’a pas cette popularité. Par contre, aux élections européennes, il est devenu le premier parti belge.

Du côté francophone, l’extrême droite était représentée par le Front National, qui n’a jamais réussi à s’imposer. A partir de 2010, le parti n’a plus eu aucun parlementaire élu, et il a volé en éclats en 2012. L’extrême droite est divisée et presque inexistante au niveau des partis politiques présents en Wallonie (ce qui est le cas partout ailleurs qu’en Flandre).

Il y a plusieurs raisons à cette différence au nord et au sud du pays. Une de celles-ci est l’existence du “cordon sanitaire politique”. Il s’agit d’un accord politique qui a été conclu par les cinq principaux partis flamands afin d’empêcher toute participation au pouvoir de partis d’extrême droite (dès 1989). A partir de 1993, le cordon sanitaire fait aussi l’objet d’un accord du côté francophone. Il sera complété par un code de bonne conduite par la suite.

Aujourd’hui, la N-VA et une fraction de membres d’autres partis flamands parlent de plus en plus souvent de rompre ce cordon sanitaire et de s’allier au Vlaams Belang pour former un gouvernement. En pratique, certains aspects de ce cordon sanitaire politique ne sont pas strictement appliqués par tous ; citons par exemple, en 2022, la participation du président du MR à une émission TV néerlandophone pendant laquelle il a débattu avec le Vlaams Belang.

Du côté francophone, en plus du cordon sanitaire politique, il existe un cordon sanitaire médiatique. Cela signifie que les principaux médias n’interviewent pas directement de représentants de l’extrême droite et ne les invitent pas lors de débats. Des recherches ont démontré que cette stratégie contribue à réduire l’impact de l’extrême droite en Wallonie.

L’extrême droite dans les autres pays européens

En France, le Rassemblement National a fait un score historique aux élections législatives de 2024. Le parti de Marine Le Pen a obtenu 124 députés à l’Assemblée nationale française (soit environ 21,5 % des sièges). En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orbán a remporté une victoire écrasante aux législatives d’avril 2022 et détient 59 % des sièges au parlement. Ce parti s’est notamment radicalisé sous la pression du Jobbik, un autre parti hongrois historiquement d’extrême droite. En Suède, le parti SD a remporté 20,5% des votes aux élections de septembre 2022, devenant ainsi le 2e parti du pays.

En Espagne, en 2023, l’extrême droite, représentée par Vox, détient environ 12,38 % des sièges au parlement.
En 2017, un parti d’extrême droite accède à nouveau au pouvoir en Autriche : le FPÖ. Ce parti a toutefois enregistré un fort recul aux élections de 2019 et ne représente plus que 17 % de l’hémicycle (contre 28 % en 2017).
En Allemagne, l’AfD est descendu à 11 % après la perte de 11 sièges aux élections fédérales de 2021. Depuis la seconde guerre mondiale, aucun parti d’extrême droite n’avait réussi à obtenir 5% des voix. Cela reste donc un score important.
En Italie, la Ligue de Matteo Salvini, dispose en 2018 de 21 % des sièges au parlement italien. Son score a certes baissé aux dernières élections de septembre 2022, mais la Ligue s’est alliée à un autre parti italien d’extrême droite, Fratelli d’Italia, qui a remporté les élections législatives.
Aux Pays-Bas, l’extrême droite représentée par le PVV à obtenu 23,42% des voix (soit 10% de plus que le second parti) en 2023. Le parti fait partie de la coalition au gouvernement.

Aujourd’hui, l’extrême droite a gagné du terrain en Europe. Ses idées extrémistes et ses thèmes de prédilection sont de plus en plus intégrés aux débats, aux programmes politiques et aux législations. Ceci démontre que la vague de lissage des discours pour accéder au pouvoir fonctionne.  En 2024, l’extrême droite représente 84 sièges sur 720 au parlement européen. L’extrême droite est arrivée en tête de nombreux pays au cours des élections européennes de 2024 : la Belgique, la France, l’Italie, la République Tchèque, l’Autriche et la Hongrie. Jordan Bardella du RN est à la tête de la coalition “Patriote pour l’Europe”.

Pour une information plus détaillée sur l’extrême droite en Europe, tu peux consulter le site État des lieux de l’extrême droite en Europe. Ce site web a été créé par le Centre d’Action Laïque, en collaboration avec l’asbl Territoires de la mémoire, afin de proposer un état des lieux de l’extrême droite en Europe, pays par pays.

Les dangers de l’extrême droite

Le danger de l’extrême droite ne réside pas uniquement dans son programme politique excluant, mais également dans l’influence qu’elle exerce sur les partis politiques traditionnels et sur les politiques publiques. Puisque les idées véhiculées par l’extrême droite sont de plus en plus populaires, les autres partis peuvent être tentés de les utiliser pour gagner des électeurs. En Belgique, certains hommes et femmes politiques se déclarent même prêts à accepter des alliances avec le Vlaams Belang pour rester ou accéder au pouvoir.
Face à ces constats, plusieurs facteurs sont susceptibles de diminuer l’influence des discours extrémistes :

  • combattre toutes les formes d’exclusion (chômage, misère, etc.) ;
  • éviter la banalisation de l’extrême droite et des discours xénophobes et racistes ;
  • encourager la rencontre et le dialogue entre les différentes communautés religieuses, philosophiques, culturelles ou ethniques ;
  • enseigner l’histoire, la citoyenneté, déconstruire les préjugés et éduquer à la tolérance ; Réfugiés & étrangers: petit guide anti-préjugés – édition 2021 – CIRÉ asbl (cire.be)
  • soutenir et participer aux actions des différents organismes luttant contre l’extrême droite et le racisme. Tu peux trouver plusieurs de ces organismes dans les adresses et coordonnées utiles.

Sources:

  • Les différentes analyses du CRISP rédigées par Benjamin Biard, spécialiste de l’étude de mouvements et partis d’extrême droite. Voir en particulier : BIARD B. (2019), L’extrême droite en Europe centrale et orientale (2004-2019). Courrier hebdomadaire du CRISP, n°2440-2441 ; BIARD B. (2019), L’extrême droite en Europe occidentale (2004-2019). Courrier hebdomadaire du CRISP, n°2420-2421 ; BIARD B. (2021), La lutte contre l’extrême droite en Belgique. I. Moyens légaux et cordon sanitaire politique. Courrier hebdomadaire du CRISP, n° 2524-2525 ; BIARD B. (2021), La lutte contre l’extrême droite en Belgique. II. Cordon sanitaire médiatique, société civile et services de renseignement. Courrier hebdomadaire du CRISP, n° 2522-2523.
  • Le Centre d’Action Laïque a créé un site web, en collaboration avec Les territoires de la mémoire, dont l’objectif est de proposer un état des lieux de l’extrême droite en Europe : le site État des lieux de l’extrême droite en Europe
  • Europol, European Union Terrorism situation and trend report 2020, pp. 63-78
  • Loi du 4 juillet 1989 relative à la limitation et au contrôle des dépenses électorales [engagées [pour l’élection de la Chambre des représentants]], ainsi qu’au financement et à la comptabilité ouverte des partis politiques.
  • Loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ; Loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre certaines formes de discrimination.
  • Loi du 23 mars 1995 tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale.
  • Podcast de décembre 2022 de François Debras, professeur associé à l’université de Liège, rencontre avec Benjamin Biard : la montée de l’extrême droite
  • En janvier 2024, le Centre d’Action Laïque a lancé une opération de sensibilisation aux dangers de l’extrême droite. Pour ce faire, ils distribuent en Wallonie et à Bruxelles un faux journal « Vraiment » disponible ici.

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12 questions déjà posées

  1. Pablo
    13 janvier 2025

    Peut on interdire l’extrême droite? Si cette dernière ne propose que des idéologies extrême et limite ?

    Répondre
    1. Infor Jeunes Bruxelles (informateur certifié)
      16 janvier 2025

      Bonjour Pablo,

      La réponse à ta question est compliquée. Comme le dit parfaitement bien J. Jamin qui a écrit un livre sur la question : « La démocratie ne peut limiter la parole de ses ennemis sans mettre en péril ses principes les plus élémentaires ». En effet, le principe même de la démocratie est de donner le pouvoir au peuple d’élire ses représentants, sans imposer, interdire ou favoriser quelconque idéologie.

      Concrètement, au niveau juridique on ne peut pas interdire ou dissoudre quelque chose si la loi n’a pas prévu la possibilité de le faire. A l’heure actuelle, aucune interdiction ni possibilité de dissolution des partis d’extrême-droit n’existe dans la loi. L’une des raisons principale à cela réside dans le fait que les partis politiques ne soient pas des personnes morales, ils n’ont donc pas de personnalité juridique permettant d’être condamnés. De plus, certains craignent que l’interdiction ou la dissolution de partis d’extrême-droite n’encourage la création d’autres structures autour de ces idéologies, ces dernières agissant possiblement plus dans l’ombre. Si la question a déjà été abordée par nos politiques, la possibilité d’une loi permettant d’interdire un parti politique a jusqu’à présent été écartée. Sache tout de même qu’en principe pour pouvoir recevoir de l’argent de la part de l’Etat, un parti politique doit s’engager à respecter les droits et libertés garantis par la Convention Européenne des droits de l’Homme (loi du 4 juillet 1989). Cela concerne cependant uniquement les partis qui reçoivent une dotation de l’Etat.

      Par contre, le droit belge offre la possibilité de poursuivre en justice soit des membres de ces partis d’extrême-droite ou des associations d’extrême-droite si ils se rendent coupable d’une infraction. La loi belge rend en effet illégaux certains actes et notamment les actes inspirés par le racisme et la xénophobie, le négationnisme et certaines formes de discrimination dans la loi du 10 mai 2007 comme la discrimination à l’embauche par exemple. Toutefois, certaines études montrent que ces condamnations peuvent favoriser les résultats électoraux de l’extrême-droite. En effet, souvent, ces procès offrent une visibilité accrue à ces personnes et ces idées (qui peuvent par exemple atteindre plus de personnes qui ne seraient pas favorables au multiculturalisme). Aussi, ces procès ont tendance à relancer le débat sur la liberté d’expression par rapport à laquelle les personnes poursuivies ont souvent tendance à se présenter comme des martyrs. Enfin, il arrive que de tels procès puissent inscrire davantage les thématiques de l’extrême-droite dans l’agenda médiatique et politique (comme l’immigration par exemple).

      D’autres mécanismes existent, extra légaux cette fois, comme le cordon sanitaire politique et le cordon sanitaire médiatique mais le respect de ceux-ci est de moins en moins rigoureux. Le rôle exercé par la société civile (ONG, monde associatif et militance) est également parfois cité comme moyen de lutte contre les idées d’extrême-droite.

      Pour une vision plus complète et détaillée de ces moyens de lutte contre l’extrême droite, tu peux par exemple consulter cet article en libre accès, qui a notamment servi de source pour notre réponse.

      Les sociologues remarquent également que les périodes de crise (économique, sociale, etc.) provoquent régulièrement ce qu’ils appellent des « tournants sécuritaires ». Les crises, comme celle que nous traversons actuellement, ont donc toujours été un terrain fertile pour l’extrême-droite. La montée du fascisme durant l’entre-deux guerre en est d’ailleurs l’exemple le plus tristement célèbre. Aussi, peut-être qu’une partie de la solution réside aussi plus en amont, dans la prévention et des politiques sociales solides et inclusives.

      J’espère que cela répond à ta question, n’hésite pas à nous recontacter si besoin !

      Répondre
  2. Patrice
    26 décembre 2024

    Bonjour,

    Une remarque concernant le poids du Rassemblement National au parlement français : le RN dispose de 124 sièges sur 577 et non 143, ce qui donne un pourcentage de 21,5% et non 37,5%.

    Cordialement

    Répondre
    1. Infor Jeunes Bruxelles (informateur certifié)
      6 janvier 2025

      Bonjour Patrice,

      Effectivement, nous modifions 😉

      Bonne journée

      Répondre
  3. Manaja
    2 juillet 2024

    Quelles sont les avantages des extrême  droite

     

    Répondre
    1. Infor Jeunes Bruxelles (informateur certifié)
      5 juillet 2024

      Bonjour Manaja,

      Nous sommes un centre d’information et nous n’avons pas pour mission de vanter une idéologie politique.
      Notre fiche ci-dessus a pour but d’informer sur les dangers que représente l’extrême droite pour la démocratie et ses valeurs.

      Bien à vous

      Répondre
  4. chanchan
    28 janvier 2024

    Pourquoi est ce qui dangereux d être pour l extrême droite

    Répondre
    1. Infor Jeunes Bruxelles (informateur certifié)
      1 février 2024

      Bonjour Chanchan,

      Les dangers que l’on attache aux idéologies d’extrême-droite se trouvent dans un premier temps dans les idées qu’elle apporte : le rejet de l’immigration, voire la xénophobie, l’autoritarisme, l’ultra-conservatisme, l’ultra-nationalisme. Pour voir plus concrètement à quoi ressemblerait une société dirigée par des idées d’extrême-droite, le Centre d’Action Laïque a créé un journal fictif qui propose une vue de si l’extrême droite était au pouvoir. Tu le trouveras ici.

      Un autre danger des partis d’extrême-droite souvent évoqué est le fait qu’ils portent un projet autoritaire en matière de politique intérieure (on vise la soumission et l’obéissance) et un discours antisystème et hostile aux partis politiques traditionnels. Puisqu’ils se posent contre le système en place, ils refusent également généralement tout discours et/ou compromis avec les partis existants, ce qui rend impossible le débat démocratique et constitue donc une menace directe pour l’État de droit et nos libertés fondamentales.

      Par ailleurs, les théories ou attitudes extrémistes sont dangereuses car elles divisent la société en opposant des « eux » (les personnes issues de l’immigration, les bénéficiaires d’allocations sociales, les femmes, les non belges, les personnes qui ne seraient pas d’accord avec les idées d’extrême-droite, etc.) aux « nous » (les « bons citoyens »).

      Historiquement, on peut concrètement voir les dangers de l’extrême-droite au travers des régimes qu’elle a créés. Le plus tristement connu est le régime fasciste qui a donné lieu à l’Allemagne nazie, mais on peut aussi citer l’Italie de Mussolini ou encore l’Espagne franquiste.

      Actuellement, on parle beaucoup des dangers de l’extrême-droite  car elle rencontre de plus en plus de succès dans les pays européens. Comme tu as pu le lire dans l’article ci-dessus, Nous sommes aujourd’hui face à des partis d’extrême droite qui veulent accéder au pouvoir. Pour cela, une de leur stratégie est d’utiliser des discours moins choquant et provocateur que par le passé, mais aussi faire oublier les dérives passées de ces régimes. Nous sommes donc dans une phase de lissage des discours politiques. De par ce lissage, les idées de l’extrême-droite ne paraissent alors « pas si grave » à première vue. Cette stratégie est nécessaire pour ces partis, à la fois pour séduire un plus grand nombre d’électeurs, mais aussi pour passer dans les médias, et surtout ne pas risquer de sanction judiciaire ou financière.

      J’espère que cela répond à ta question, n’hésite pas à nous recontacter si besoin !

      Répondre
  5. Kate
    20 octobre 2023

    Bonjour les partis d’ extrême- droite sont- ils des partis démocratiques, donc légaux, Svp, pardon je suis novice,

    Bien à vous,

    Répondre
    1. Infor Jeunes Bruxelles (informateur certifié)
      21 novembre 2023

      Bonjour Kate,

      Souvent, lorsqu’on parle de partis démocratiques, on vise les partis qui respectent ce qui est considéré comme les valeurs fondamentales de la démocratie.

      Parmi ces valeurs on retrouve les principes de liberté et d’égalité des citoyens devant la loi et plus largement la reconnaissance des droits humains fondamentaux.

      Aussi, on peut considérer qu’un parti  serait anti démocratique si il remet en question les droits fondamentaux des citoyens et l’égalité des citoyens, notamment si il a des propos discriminatoires, racistes, homophobes,…

      Je ne sais pas ce que vous entendez par légal.

      On ne peut pas, en Belgique, interdire a priori à un parti d’exister.

      Par contre si un parti contrevient à la loi, des sanctions peuvent être prises.

      Par exemple, si un parti incite dans son discours à la haine ou à la discrimination, il peut être condamné pénalement car c’est une infraction. C’est ainsi que le Vlaams Blok fut condamné en 2004 pour incitation à la haine raciale. De même une loi  prévoit la possibilité de priver un parti de son financement si celui ci (ou ses membres) montre de manière manifeste et à travers plusieurs indices concordants son hostilité envers les droits et libertés garantis par la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950.

      Nous restons à ta disposition si tu as d’autres questions!

      Répondre
  6. Lame
    1 octobre 2023

    En 2023:

    -le principal parti d’extrême-droite flamand est le Vlaams Belang.

    -le principal parti d’extrême-droite wallonne est le parti Chez nous, membre du Collectif Némésis

    Quels sont les principaux partis d’extrême-droite à Bruxelles et dans les Cantons de l’Est?

    Répondre
    1. Infor Jeunes Bruxelles (informateur certifié)
      26 octobre 2023

      Bonjour Lame,

      Lors des élections au Parlement Bruxellois, les partis représentés sont notamment ceux de la Wallonie et de la Flandres. Lors des dernières élections en 2019, le Parti Populaire était considéré comme parti d’extrême droite candidat pour la Région Bruxelloise.

      En ce qui concerne les cantons de l’est, nous ne savons pas trop. En effet, nous sommes une plateforme d’information Bruxelloise. N’hésite pas à t’adresser à un Infor Jeune plus proche de ces régions !

      J’espère que cela répond à ta question, n’hésite pas à nous recontacter si besoin !

      Répondre