La chicha

Qu’est ce qu’est la chicha et comment ça se consomme?

La chicha une pipe à eau qui permet de fumer du « tabamel ». C’est une pâte humide composée d’environ 30% de tabac et 70% de mélasse (pâte sucrée avec des arômes, du miel ou de la pulpe de différents fruits). Le tout est chauffé par du charbon, la fumée passe dans de l’eau avant d’être aspirée par le fumeur par un bec au bout d’un tuyau.

Il existe aussi les pierres à vapeur (ou pierres à chicha, steam stones) qui sont une alternative au tabamel. Il s’agit de pierres poreuses couvertes de glycérol et d’un parfum artificiel. Chauffées avec le charbon, elles produisent de la vapeur comme la cigarette électronique.

Il y a aussi le « goût à chicha » qui est un arôme qui brûle avec le charbon et produit de la vapeur aromatisée. Et un tas de nouveaux produits comme l’e-chicha, ou chicha-stylo, qui est composée d’eau et d’arôme avec une petite batterie.

Quels sont les effets?

  • Bien-être (détente, réduction du stress, assurance)
  • Sociabilisation (facteur d’intégration sociale)

Qu’est ce que je risque?

Dans une chicha classique le tabamel est brûlé avec du charbon de bois. Le fait de brûler le charbon et le tabac produit :

  • des goudrons qui traversent l’eau et atteignent les voies respiratoires, en provoquant irritation et toux.
  • du monoxyde de carbone ou CO (un gaz toxique). De tous les modes de consommation, la chicha est celui où le taux de monoxyde de carbone est le plus élevé. Le CO se fixe sur les globules rouges et prend la place d’une partie de l’oxygène. Cela va avoir plusieurs conséquences : à court terme les organes et les muscles vont être moins bien oxygénés et les risques de maladies cardiovasculaires à long terme vont être augmentés. Lors d’une séance de chicha, la concentration de CO peut également provoquer des maux de tête et des vertiges.
  • des substances chimiques cancérigènes. Comme des hydrocarbures et des métaux lourds (arsenic, béryllium, nickel, cobalt, chrome, plomb, etc.).
  • La nicotine. C’est le principal agent de la dépendance au tabac. La rapidité d’action de la nicotine est plus lente avec la chicha qu’avec une cigarette classique mais la quantité de nicotine respirée est deux fois supérieure. En cas de consommation fréquente de chicha, le risque de dépendance est présent, renforcé par les rituels sociaux qui l’accompagnent.

Ces goudrons et ces substances toxiques pénètrent plus profondément dans les poumons que quand on fume une cigarette. Seule une partie est filtrée par l’eau.

Concernant le “goût à chicha” ou l’e-chicha, il n’y a pas encore d’études sur les effets à long terme de ce genre de produits artificiels. Ils ne contiennent ni tabac ni goudron mais parfois de la nicotine.

Le fait d’inhaler quelque chose qui a été brûlé est de toute façon toxique puisque ça produit des goudrons et du monoxyde de carbone, même s’il n’y a pas de tabac !

Comment réduire les risques?

  • Changer régulièrement le tuyau flexible et l’eau du récipient aussi souvent que possible. Utiliser un embout en plastique stérile et jetable pour chacun des fumeurs de chicha.
  • Utiliser la chicha dans des lieux bien ventilés (avec deux sources d’aération pour faire un courant d’air), le mieux étant à l’extérieur.
  • L’utilisation de pierres à vapeur (ou pierres à chicha, steam stones) ont l’avantage de ne pas contenir de nicotine.
  • Préférer l’utilisation du charbon électrique : il s’agit d’une résistance électrique qui chauffe le tabamel ou les pierres à vapeur en évitant la combustion. Dans ce cas, il n’y a pas de production de monoxyde de carbone (CO), ni de goudron.
  • Employer du charbon de bois naturel plutôt que les charbons à allumage rapide qui sont plus toxiques.

Est-ce légal?

En Belgique la vente des produits de tabac aux jeunes de moins de dix-huit ans est interdite. La chicha en fait partie.

Le vendeur est autorisé à demander à une personne qui veut acheter un produit de tabac de présenter une preuve de son âge. Cela peut être la carte d’identité ou tout autre document permettant l’identification de l’âge du jeune.

Depuis le 1er juillet 2011, il est interdit de fumer du tabac, des produits à base de tabac ou des produits similaires dans tous les lieux fermés accessibles au public sans exception. Il est cependant toujours autorisé :

  • de fumer en terrasse à condition qu’au moins un des côtés (ou parois) soit totalement ouvert. Il n’est pas suffisant d’ouvrir les fenêtres d’un local fermé.
  • de fumer dans un fumoir, s’il répond aux conditions d’installation.
  • de fumer dans un lieu privé (chez soi, chez des amis, …).

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