L’autodiagnostic d’un trouble psychique : une bonne idée ?

Qui ne s’est jamais reconnu dans la description de certains symptômes ? Qui n’a jamais essayé de se diagnostiquer avant de consulter un médecin ? Ça te parle ? Avec l’accès croissant à l’information en ligne, c’est normal de vouloir chercher des réponses. Mais attention, ça peut aussi mener à des erreurs.

Pourquoi c’est risqué?

Un diagnostic de trouble psychique n’est pas simple à établir. Il nécessite l’expertise d’un professionnel. Lui seul peut comprendre la complexité des symptômes et s’assurer qu’ils ne correspondent pas à un autre trouble. C’est encore plus vrai chez les enfants et les adolescents, où un même trouble comme l’anxiété ou la dépression peuvent se manifester différemment que chez les adultes.

Les dangers de l’information en ligne

Certaines informations en ligne peuvent te mener sur de fausses pistes pour deux raisons :

  1. Inexactitude des informations : Tout ce que tu lis n’est pas forcément fiable. Il est donc essentiel de vérifier les sources. Tu peux trouver plus d’infos sur comment déjouer une fausse information ici.
  2. L’effet Barnum : Cet effet se produit quand tu te reconnais dans des descriptions vagues et générales sans réaliser qu’elles pourraient s’appliquer à n’importe qui.
    Par exemple: « Tu révises pendant des heures sans résultats, tu t’ennuies facilement, tu ne te sens pas compris par les autres ; par moment tu es très extraverti et sociable, tandis qu’à d’autres moments tu es introverti et réservé ». Tu peux alors avoir tendance à retenir les informations qui confirment ta croyance et à ignorer celles qui la contredisent.

Médias sociaux et santé mentale

On parle de plus en plus de santé mentale dans les médias sociaux et c’est une bonne chose, car ça contribue à lutter contre sa stigmatisation. Les médias sociaux peuvent t’aider à te sentir moins seul et à créer un sentiment d’appartenance avec des jeunes qui traversent des difficultés comme toi. Il peut aussi être rassurant de donner un sens aux symptômes que l’on présente, car cela aide à comprendre ce que l’on vit et à agir pour aller mieux. Mais il y a aussi un revers à la médaille. Les discussions sur la santé mentale sont en plein essor, surtout sur des plateformes comme TikTok, où des définitions simplifiées et des tests d’autodiagnostic pullulent. On se retrouve vite à s’autodiagnostiquer un TDAH dans une vidéo de moins d’une minute qui liste 5 symptômes généraux, comme : “je procrastine des choses qui m’embêtent”. Pour certains, s’identifier à un trouble est devenu presque « tendance », ce qui peut détourner l’attention des véritables besoins d’aide. »

Autodiagnostics : à utiliser avec précaution

Les tests d’autodiagnostic peuvent être utiles, mais il est crucial de faire la différence entre les outils sérieux et validés et ceux qui ne le sont pas. Même les tests les plus fiables ne remplacent pas l’évaluation d’un professionnel de santé. Dans certains cas, cela peut t’aider à te diriger vers l’aide dont tu as besoin, mais parfois, tu peux te tromper de diagnostic, éviter de consulter un médecin et te tourner vers des traitements inadaptés.

Si un diagnostic te semble pertinent, ne le prend pas toute suite comme une certitude, mais vois-le plutôt comme une invitation à aller creuser la question chez ton médecin.

Le diagnostic ne te définit pas

N’oublie jamais que le diagnostic ne te définit pas. C’est quelque chose que tu as, pas une caractéristique de qui tu es, et ça peut évoluer avec le temps. Identifier un diagnostic n’est pas une fin en soi, c’est juste le début d’un voyage vers un traitement adapté et une meilleure compréhension de soi. Peu importe ce que tu découvres, tu as le droit d’être entendu dans ta souffrance. Si tu ressens le besoin de soutien, n’hésite pas à chercher de l’aide. (Où trouver de l’aide pour ta santé mentale ? – Bruxelles-J)

Sources

 

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