Agir pour le climat : que pouvons-nous faire concrètement ? Rencontre avec la doctorante de l’ULB Sarah Wauthy

Dans cette dernière partie de l’interview, Sarah Wauthy nous offre quelques pistes de réflexion sur comment agir pour le climat. Que pouvons-nous faire concrètement? Actions individuelles et collectives, que mettre en place? Sarah souligne l’importance des gestes quotidiens. Elle met également en lumière le pouvoir du vote pour influencer les politiques environnementales actuelles. Comme elle le rappelle, chaque effort compte dans la lutte contre le réchauffement climatique, puisque chaque dixième de degré gagné aura un impact certain.

Bruxelles-J : On se sent un peu stressé, dépassé et impuissant face au changement climatique. Que peut-on faire à notre niveau pour essayer de lutter contre ce processus ?

Sarah Wauthy : Selon moi, il y a 2 gros niveaux d’action. Le premier, c’est le niveau individuel, ce que moi je peux faire, ce que toi tu peux faire, etc.
La première, c’est de s’informer auprès de sources fiables. Il existe aujourd’hui des émissions télé qui parlent du changement climatique, il y a les rapports du GIEC même si ce n’est pas toujours abordable car très technique. Des créateurs de contenu sur les réseaux sociaux se spécialisent pour expliquer ces rapports du GIEC. Donc je pense que le plus important est de s’informer en faisant vraiment attention aux sources qu’on utilise, sinon on peut vite se retrouver sur un site climato-sceptique.

Ensuite, il y a des gestes individuels que chacun peut mettre en place dans sa vie. Il y a des actions relativement faciles :

  • prendre moins la voiture et plus les transports en commun,
  • réduire sa consommation de viande,
  • faire attention à ce que l’on achète et sa provenance,
  • faire attention à sa consommation de façon générale.

Plusieurs sites internet proposent de calculer son empreinte carbone. Il faut juste répondre à des petites questions et vous connaitrez combien de tonnes de CO2 vous émettez par an et combien de tonnes de CO2 vous devriez émettre pour respecter l’Accord de Paris. Cet accord vise une augmentation de la température mondiale d’environ 1.5°, 2° maximum par rapport à l’ère préindustrielle. Pour respecter cet objectif, il ne faudrait pas émettre plus de 2 tonnes de CO2 par personne et par an.

En Belgique, je pense qu’on dépasse les 6 ou 7 tonnes d’émission de COen moyenne par personne et par an. C’est vraiment intéressant pour chacun de calculer ses propres émissions pour se rendre compte à quel point on est loin ou non de l’objectif. Ces tests permettent aussi de connaitre les postes sur lesquels on pourrait faire des efforts. Beaucoup de sites Internet permettent de faire ça, j’encourage vraiment tout le monde à le faire.

Comment avoir encore plus d’impact?

Ça, c’est le deuxième niveau d’action. En s’engageant dans des actions collectives telles que participer aux marches pour le climat, rejoindre des associations qui œuvrent pour lutter contre le changement climatique. Pouvoir dire, même à niveau local, qu’on a envie de mettre en place des actions collectives, ça a un sens aussi. Comme par exemple faire un compost collectif, etc.

Voter est aussi un moyen d’action lorsque les politiques actuelles ne nous conviennent pas et qu’on souhaite du changement. Surtout si on prend en compte l’Accord de Paris qui n’est actuellement pas respecté, remplacer les politiques actuelles devient nécessaire. Des mesures politiques fortes doivent être prises, et les élections en 2024 sont une opportunité pour faire entendre notre voix.

Il faut aussi se rendre compte que chaque dixième de degré compte dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cela signifie que les conséquences citées précédemment seront moins graves si nous parvenons à réduire la température, même de quelques dixièmes de degré. Chaque geste et chaque action ont donc leur importance, car ils contribuent à cette réduction. Il est important de se rappeler qu’il ne faut pas être parfait. En effet, l’effort collectif d’un grand nombre individus imparfaits est bien plus efficace qu’une minorité de personnes parfaites. Il est donc primordial de commencer à agir, chacun à notre niveau, en nous informant, en progressant pas à pas et en changeant nos habitudes.

De plus, la meilleur manière de surmonter l’éco-anxiété est de passer à l’action, ça a été démontré. Donc participez à des marches, rejoignez des collectifs et faites attention à vos habitudes de consommation autant possible.

Eh bien merci Sarah!

Découvre la 1ère partie “Changement climatique et effet de serre : de quoi parte-t-on vraiment ?” et la 2de partie “La fonte des glaces, pourquoi ça nous concerne?

Retrouve l’intégralité de l’interview de Sarah dans notre playlist YouTube.

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1 questions déjà posées

  1. Bruxelles-J (informateur certifié)
    15 mars 2024

    Bonjour Benny,

    Tu peux t’engager à ton niveau : manger moins de viande, prendre moins la voiture ou moins l’avion, faire attention à ta consommation. Des tas de petits gestes existent.

    Répondre