Les conséquences du dérèglement climatiques et de nos actions pour réduire notre empreinte carbone. Rencontre avec la doctorante de l’ULB Lisa Ardoin

Dans cette deuxième partie de notre entretien avec Lisa Ardoin, nous abordons avec elle les conséquences du dérèglement climatique et nous explorons les actions individuelles pour minimiser notre empreinte carbone. Lisa, forte de son expertise, partage également des conseils pratiques et accessibles pour que chacun puisse contribuer positivement et à son échelle à réduire ses émission de CO2 . Un dialogue éclairant qui invite à l’action et à l’optimisme face aux défis climatiques.

Bruxelles-J : On a parlé du fait qu’il était assez certain que la concentration de gaz à effet de serre a été modifiée par les activités humaines. On sait aussi que ces gaz à effet de serre ont un effet de réchauffement du globe terrestre. Est-ce que tu pourrais nous dépeindre avec ton expertise et ta vision à toi, quelles sont les conséquences attendues pour l’Europe et plus précisément pour la Belgique ?

Lisa : Oui, la conséquence directe de l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, c’est un réchauffement global de la surface de la terre. Ce réchauffement global va avoir beaucoup de conséquences qu’on observe déjà actuellement. Je pense que l’une des plus marquantes est l’augmentation du niveau marin. Il y a 2 causes principales à ça.

La première, c’est que si toutes les glaces du Groenland et de l’Antarctique fondent, on se retrouve avec un gros réservoir d’eau qui était stocké sur des continents qui va se retrouver mélangés à l’océan. Donc ça, c’est responsable pour une partie de la montée des eaux.

Et la deuxième cause de la montée des eaux, c’est l’expansion thermique. C’est quelque chose dont parle un peu moins : c’est le fait qu’une matière, quand elle est chaude, va prendre plus de place, plus de volume dans l’espace. C’est la même chose avec les océans. En augmentant la température moyenne des océans, ils vont se dilater. Et donc ce phénomène va aussi être responsable de la montée des eaux. En Belgique, on risque notamment d’avoir une inondation au niveau dela côte flamande plus que pérenne, malheureusement.

À part la hausse du niveau marin, est-ce qu’il y a d’autres conséquences que tu pourrais aborder avec nous ou que qui semblent assez claires ?

Oui, des conséquences claires, je pense qu’il en a beaucoup ! On peut parler de l’acidification des océans par exemple, qui va nuire à la biodiversité. On peut aussi parler de quelque chose qu’on a déjà tous expérimenté ces dernières années, ce sont les événements météorologiques extrêmes de type canicule ou vague de froid.
Je parle de météo parce que c’est à l’échelle d’une année, mais la fréquence et l’intensité de ces événements risquent de s’accélérer en raison du réchauffement climatique.

Alors, face à ce phénomène qui est immense, en tant qu’individu on peut se sentir dépassé parce qu’on n’a pas forcément les clés pour agir. On peut voter, mais on n’est pas forcément toujours aux décisions. Comment peut-on agir à son niveau par rapport à un processus comme celui-là ? Comment toi qui comprends bien le phénomène, tu restes motivée au quotidien à te dire qu’on peut aller de l’avant, qu’il y a moyen de faire quelque chose ?

Bien sûr, je suis persuadée qu’on peut toujours aller de l’avant. Je trouve en plus qu’on vit une période hyper intéressante parce qu’on commence enfin à prendre conscience des enjeux liés à nos rejets de carbone et il y a énormément de solutions qui s’offrent à nous pour réduire nos émissions de carbone. Mais ce qui est très important je pense, pour rester motivé et continuer à convaincre les gens de faire des efforts pour réduire leur bilan carbone, c’est d’abord d’aller bien soi-même. Donc entourez-vous de personnes qui ont les mêmes convictions que vous, continuez à vous renseigner et surtout motivez-vous entre vous. Dans tous les cas, je trouve que ça donne très bonne conscience de réduire son bilan carbone. Et puis en plus c’est bon pour la santé : réduire sa consommation de viande, ça fait manger plus de légumes, c’est plutôt chouette. Prendre le vélo plutôt que de prendre la voiture, ça permet de faire plus de sport. Consommer en 2de main… Enfin je veux dire, il y a moyen de se faire plaisir sans être dans l’hyperconsommation. Et je trouve qu’il y a de plus en plus de solutions qui s’offrent à nous ces dernières années.

Est-ce que tu penses à d’autres gestes qui peuvent être utiles ? Si quelqu’un ne se sent pas prêt à arrêter la viande par exemple.

Je pense que c’est un problème qui peut s’attaquer par plein de bouts différents et que, par plein de petits efforts, on va y arriver. Mais déjà, premièrement, réduire sa consommation en général, que ce soit électrique, de vêtements, de matériel électronique ou d’acheter en reconditionné. Il y a les solutions qui sont là pour changer notre manière de consommer et avoir une consommation qui est plus responsable.

Le fait de ne pas avoir de voiture a aussi un impact extrêmement fort. Ensuite on peut toucher à tout ce qui est habitation : faire attention à la consommation électrique, la consommation du chauffage chez soi. Ensuite, il faut aller au cas par cas. Et puis pour les personnes qui ont plus de moyens et qui construisent une nouvelle maison, la façon de s’approvisionner en électricité et de chauffer sa maison. Ce sont aussi des choix qui peuvent être orientés vers une consommation plus responsable.

Pour en savoir plus

Découvre la 1ère partie de l’interview de Lisa dans “Que nous révèlent les gaz piégés dans les glaces millénaires ?” et la 3ème partie “Ne pas agir n’est plus une option

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